GAEC HONNORE-QUENTON – Éleveurs de chèvres laitières dans le Tarn
Nous avons repris une exploitation agricole céréalière fin 2015 afin de s’installer en polyculture-élevage de chèvres laitières.
Dès l’automne 2015, nous avons semé 30ha (la moitié de l’exploitation) de prairies temporaires afin de nourrir le troupeau et de pouvoir le sortir en pâturage.
Nous faisons également pâturer des couverts végétaux. Ceux-ci nous servent à couvrir le sol entre deux cultures et limiter son échauffement et son érosion, et nous profitons de la biomasse créée pour nourrir les chèvres à l’extérieur, une grande partie de l’année (de février à novembre). Les couverts d’hiver sont constitués de phacélie, radis chinois, féverole. Les couverts d’été sont constitués principalement de sorgho fourrager et bientôt de moha.
Le lait produit est revendu à une fromagerie locale.
Nous avons rapidement constaté le retour d’une faune que nous n’avions pas jusque là (carabes, limaces, crapaud commun, empuses et mantes religieuses, augmentation du nombre d’araignées, de rapaces, criquets, sauterelles..), les uns attirant et nourrissant les autres. La chaîne alimentaire s’est rapidement reconstituée.
Comme nous ne retournons pas la terre, nous limitons de manière significative la destruction de la micro et macro-faune ainsi que des champignons (mycorhizes). Laisser le sol couvert permet de protéger la terre contre le rayonnement solaire (réchauffement de l’air en été) et du gel. L’enracinement des plantes empêche l’érosion lors des pluies hivernales et des orages estivaux.
Ne pas retourner la terre et faire pâturer les chèvres, est pour nous : un gain de temps, une économie et une économie d’énergie, une diminution de la pollution et apporte du bien-être aux animaux.
L’intérêt supplémentaire de la prairie est dans sa capacité à stocker du carbone et, si elle est bien menée, reconstituer de la matière organique pour le sol.
Les prairies nous permettent d’être autonomes en fourrages, ce qui représente une économie de 7 300€ par an par rapport à de l’achat de fourrage en année normale, sachant que les prix s’envolent les années de sécheresse, l’économie est encore supérieure les années sèches. De plus, lorsque l’on achète du fourrage on ne sait pas toujours sa qualité.
Le pâturage nous permet de consommer l’herbe trop basse pour être fauchée ainsi que les couverts végétaux qui seraient broyés en l’absence d’animaux (ce qui représente une économie d’au moins 40T de foin par an). Sortir les animaux limite aussi le paillage en bâtiment, et donc le nombre de curages et d’épandages de fumier à l’automne, puisque les chèvres se sont chargées de l’épandre directement sur les parcelles.